OFPPT : 200 000 jeunes à former en quatre ans !

Pour accompagner les secteurs prioritaires, l'office devra former plus de 200 000 jeunes dans les quatre années à venir. 4 nouveaux centres de formation pour l'offshoring, deux instituts pour l'oléiculture et l'agroalimentaire.

L’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) veut accompagner la politique du gouvernement en matière d’emploi en répondant aux besoins des secteurs prioritaires dans le cadre du Pacte national d’émergence industrielle. Il s’agit des secteurs du textile et cuir, de l’agroalimentaire, l’automobile, l’offshoring, l’aéronautique et l’électronique dont les besoins en emplois à moyen terme ont été recensés par une étude du ministère de l’industrie et des nouvelles technologies. On pourrait y ajouter le secteur du tourisme dont les besoins en ressources humaines sont aussi connus et celui du transport et de la logistique qui sera de plus en plus demandeur dans les prochaines années. Dans cette optique un contrat programme entre le gouvernement et l’office devrait être signé prochainement, en tout cas une version de ce contrat est déjà prête et devrait être soumise à l’appréciation des uns et des autres. En d’autres termes, la mission de l’OFPPT ne se limite plus à dispenser des formations à des jeunes et de les laisser tenter leur chance sur le marché du travail, mais cherche de plus en plus à répondre à la demande de ce marché soit en concertation avec les professionnels et les administrations de tutelle, soit en anticipant cette demande en ayant un œil sur l’investissement et les projets structurants dans différentes régions du pays.

Des conventions sectorielles devraient aussi être signées avec les associations professionnelles, à l’instar de la convention signée le 9 mars dernier avec l’Association marocaine des industries textiles et de l’habillement (Amith) pour former quelque 30 000 profils à l’horizon 2015, et environ 20 000 jeunes qui devraient être insérés dans le secteur avant la fin 2011.

Pour cela, l’office dispose d’une vingtaine d’établissements dédiés entièrement à ce secteur et l’on trouve des filières textiles dans 150 autres établissements de l’office, soit au total près de 19 000 places pédagogiques en 2010/2011 en plus d’un centre de développement des compétences. Les effectifs formés pour cette activité ont connu une évolution importante ces dix dernières années, passant de 8 820 pour l’année pédagogique 2002/2003 à 18 935 en 2010/2011 avec un rythme annuel moyen d’environ 14 000 jeunes formés entre 2003/2004 et 2006/2007, et autour de 19 000 entre 2007/2008 et 2010/2011.Sur la même période la formation destinée à la filière du cuir a mis sur le marché quelque 1 000 lauréats en moyenne par an.

Suivant la même logique, les besoins exprimés par le secteur de l’offshoring serait de 70 000 emplois à l’horizon 2015 dont 30 000 opérateurs pour les centres d’appel et
23 000 techniciens dont 80% devraient être formés par l’office. Il faut dire que l’offshoring est un nouveau gisement d’emplois, sachant qu’il n’existait pas à l’office avant 2006/2007 de formations spécifiques pour cette activité. Mais, depuis, le rythme de formation s’est accéléré pour atteindre 1 330 personnes en 2007/2008, près de 6 000 en 2008/2009 et en 2010/2011 environ 10 000. L’OFPPT compte créer, d’ici à 2015, 4 nouveaux établissements dédiés à l’offshoring à Rabat, Fès, Tétouan et Oujda en plus de celui déjà opérationnel à Casablanca. S’agissant du secteur automobile, les besoins du secteur s’élèvent à 52 000 emplois dont 40 000 opérateurs et 12 000 techniciens. L’effectif formé a connu aussi une courbe ascendante depuis 10 ans, passant de 7 292 lauréats formés en 2002/2003 à 20 139 prévus pour l’année en cours. Là encore de nouvelles filières vont être créées tenant compte de la stratégie nationale en matière de construction automobile.

Pour ce qui est de l’agroalimentaire, les besoins exprimés dans le cadre du Plan Maroc Vert sont de 3 000 emplois par an. L’office ayant formé en 2010 près de 800 stagiaires en partenariat avec le ministère de l’agriculture et la Fondation Mohammed V pour la solidarité et dispose d’un seul établissement spécialisé ouvert en 2004. Pour les années à venir, il se propose d’accompagner les réseaux d’agropoles dans les régions de l’Oriental, du Souss, du Gharb et le Tadla avec la création d’un institut dédié aux métiers de l’oléiculture à Kelaât Sraghna, un deuxième spécialisé en industrie agroalimentaire à Meknès et deux centres de formation à Bouknadel et Figuig.

Le secteur de l’électronique n’est pas en reste et devrait absorber 9 000 emplois d’ici 2015 dont 7 000 techniciens et opérateurs. L’OFPPT forme de plus en plus de jeunes destinés à cette filière. Ils étaient, en 2002/2003, 1 787 lauréats et sont aujourd’hui 13 465. D’ici 2015, il est prévu la création d’une école de formation professionnelle à Casablanca destinée aux filières de la microélectronique ainsi qu’un centre de développement des compétences.

Autre secteur, celui de l’industrie aéronautique où 70% des salariés sont des lauréats de l’office qui est en train de former, en 2010/2011, 8 300 stagiaires pouvant travailler dans les métiers de ce secteur. Actuellement, l’office compte 5 écoles à Casablanca, et une à Tanger, mais il est prévu la création, dès 2012, d’un établissement spécialisé dans les métiers de l’aéronautique et de la logistique aéroportuaire pour la formation de 1 000 jeunes par an. Cet établissement est créé en partenariat avec la RAM, l’ONDA et d’autres organismes.

Mohamed Moujahid. La Vie éco